Oiseaux de mauvais augure
La situation politique est aujourd'hui comparable à une volière où chacun revendique ce qu'il n'a pas, faisant mine de refuser ce qu'il ne veut pas, de peur d'échouer ou tout simplement par manque de courage. Une fois n'est pas coutume, voici donc un petit poème sans prétention à la manière de Jean de la Fontaine Par Gildas Lecoq
Les Oiseaux et la Chaire du Pouvoir
Dans la vaste forêt, où trône la vieille volière,
Le maître des lieux, se tourna vers la clairière :
« Vous, oiseaux de renom, désignez un pilote,
Pour guider notre nid, ses branches, ses menottes. »
Le Merle et le Geai s’en allèrent jaser, Mais la Perruche, tapageuse, vint ici se poser. Elle et fi, en plumage criard, vociférait, D’un chant tonitruant, il fustigeait : « Que tout tombe à bas, que la forêt s’effondre ! Moi seul, le vrai chef, saurai tout refondre ! » « La République c'est moi » siffla la perruche déjà bien abimée...
Les verts moineaux rêvant de grandeur,
Se gonflèrent le jabot, feignant la vigueur.
« Nous sommes la clé, disait un petit pinson,
Nous sauverons la volière de toutes vos ambitions ! »
Mais leur poids était moindre, à peine un souffle,
À vouloir jouer au bœuf, ils éclataient leur bouffle.
Le Corbeau de l'extrême, noir dans ses atours,
Prédit l’apocalypse, le chaos alentour.
« La volière brûle ! » croassait-il avec panache,
Mais refusa, comme toujours, d’éteindre l’orage.
Ses cris glaçaient l’air, pourtant chacun savait,
Que jamais il n’oserait gouverner de fait.
Au centre de la volière, les pigeons hésitaient, Les Faucons fondateurs de cette république, N'étaient plus si robustes désormais fatigués, Au milieu des débats, nul ne voulait régner sur ce trône-là.
Un oiseau béarnais se disait disponible
Mais sa modération et ses hésitations, Invitaient la volière à espérer le pire.
Et pourtant, sous les ramées, un étrange ballet :
Si chacun prétendait à ce glorieux palais,
Tous, en secret, tremblaient d’y poser leurs serres,
De peur de l’échec, de perdre leur lumière.
Face à ce chaos, le Coucou, malin, demeura,
Observant les combats depuis son abri bas.
« Qui pour Gouverner ? Oh, quelle drôle de question !
Je ne peux déchirer cette si belle union. » Et sous ses mots feints d’une grande humilité, Il protégeait son rêve d’éternité...
Enfin, voyant les clans au bord de l’effondrement,
Le Président "coucou", résigné, murmura doucement :
« Pour trouver la sagesse, en ces jours si troublés,
Faudra-t-il rappeler des oiseaux plus âgés ? »
Moralité : Dans les volières comme en politique, le trône attire, Mais sa charge effraie, et chacun conspire. À force de prétendre mais de n’oser jamais, C’est toute la forêt, et pas que ses oiseaux qui finissent par payer...
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